Jeanne Paturel, une série sur l’intergénérationnel

Pour réaliser cette série sur l’intergénérationnel, je me suis rendu dans différents lieux en France qui sont à la fois précurseur dans ce domaine et qui ont le recul nécessaire pour en parler. Je souhaitais trouver des endroits ou des initiatives pour lesquels l’intergénérationnel est vraiment le projet et dans lesquelles des liens étaient déjà tissés. Je voulais également, autant que possible, y rester au moins une semaine afin de réellement rencontrer les acteurs de cette série, mais aussi qu’ils m’acceptent moi et mon appareil photo. Pour ça, j’ai dû donner de ma personne. J’ai lu des livres pour enfants et fait des colliers de perles. J’ai joué quelques parties de scrabble, j’en ai même gagné. Par contre, j’ai systématiquement perdu au trio Minos contre Laurence et Monique qui sont imbattables. J’ai dansé, j’ai dessiné et j’ai goûté un certain nombre de gâteaux au chocolat. Une des personnes qui m’aura le plus marquée dans cette résidence est sans doute Céleste, l’étudiante qui vit à l’iPad au Jardin d’Haïti. Ce n’est pas toujours facile pour elle d’habiter là. Elle s’attache aux résidents. Elle m’a raconté une nuit qu’elle a passé aux côtés d’une ancienne pianiste qui lui demandait de rester, car elle était certaine de partir. Alors elle est restée. Et cette dame est toujours en vie aujourd’hui. Céleste passe la saluer tous les soirs. Céleste n’a que 19 ans et malgré ses aspects de la cohabitation, elle n’en parle que positivement et ne changerais de vie étudiante pour rien au monde. Ce que je retiens de cette série, c’est l’enthousiasme de chacune des personnes que j’ai rencontrées, la hâte de ces moments d’échange pour les petits comme pour les personnes âgées, mais surtout le côté gagnant gagnant de toutes ces initiatives.