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Il a un petit téléphone à touches avec lequel il nourrit son journal intime. Et donc c’est avec ce téléphone que j’ai réalisé les photographies dans ce projet. Le personnage d’Arthur, il est assez seul et il se réfugie dans un jeu vidéo en ligne qui s’appelle Habbo Hotels. C’est un jeu vidéo en ligne, donc des années 2000, qui a été republié en 2024 et à l’époque, c’était une des premières formes de méta verse, donc un endroit virtuel où des gens du bout du monde peuvent se connecter et échanger ensemble.Et donc, plus que par conviction, on découvre que cette manière de se retirer du monde numérique tel qu’on le connaît, c’est une manière pour lui de se protéger face aux images de la guerre, face aux images de génocide qu’il peut voir par exemple sur Instagram. Et aussi une manière de se protéger de l’indifférence de son entourage face à ces images. Et donc, on le suit et on découvre qu’il qu’il développe une forme de phobie de la photographie. Et ce qui m’intéressait, c’était comment l’appauvrissement de l’image peut être une manière de se réfugier et de fuir la violence. Ce travail, il a été nourri du roman “Le sang noir” de Louis Guilloux. Louis Guilloux, qui était un écrivain originaire de Saint-Brieuc.Et donc dans le sang noir, on rencontre un personnage qui s’appelle Cripure, qui est très critique face au monde qui l’entoure, et notamment de la société civile et de leur déni face à l’horreur de la guerre. Mais c’est aussi un personnage qui est plein de contradictions et qui a beaucoup inspiré le travail que je présente ici.