: Tertre Aubé
Adresse : 1 boulevard de Plélo 22000 SAINT-BRIEUC
Chez la plupart d’entre eux, l’engagement social et environnemental est intervenu après un changement de vie, une sorte de « révélation » sur le sens de leur vie et leur place dans le monde.
D’autres, à l’inverse, ont décidé de concilier hyperconnexion et décroissance, pour construire un « numérique durable », plus responsable et moins énergivore avec une limitation de ses usages afin de parvenir à une véritable sobriété numérique.
Ces jeunes pensent, contrairement aux précédents, que leur connaissance du numérique est une chance, une force, un atout dans un monde lui-même ultraconnecté. Mettre le numérique au service de la décroissance tout en surveillant les dérives est devenu un réel défi pour ces jeunes en quête de sens.
Ainsi, la génération Z sera sans doute à l’origine d’un nouveau rapport entre le virtuel et le réel, et le numérique deviendra peut-être une solution face au défi climatique et aux désordres sociaux.
Si vous êtes en train de parcourir l’exposition d’Aude Osnowiscz, voici les légendes pour compléter l’éclairage sur ses photos.
Avec son entreprise Cool’Koze, Hugo, s’est lancé dans la culture de micro pousses en circuit court. Il a crée une véritable ferme urbaine verticale où des centaines de jeunes pousses se développent dans des bacs de culture, au cœur d’un corps de ferme près de Loudéac. Ces micro pousses bio et low-tech orneront bientôt les tables des restaurateurs mais aussi des particuliers.
Issu du monde de la restauration, Hugo décide de changer de vie après la crise du COVID 19, « j’ai eu une prise de conscience et envie de revenir à quelque chose de concret, avec un autre rythme de vie et des valeurs de décroissance via la low-tech ». Dans sa vie personnelle aussi avec un retour aux sources dans la ferme familiale, une vie plus proche de la nature dans laquelle il tente d’atteindre sobriété et décroissance dans les actes du quotidien. Il est d’ailleurs très peu connecté. Depuis son changement de vie, il n’en éprouve ni le besoin ni l’envie. Au contraire il a pris conscience de l’aspect vain de cette ultraconnexion, de son emprise sur sa vie et le mal qu’elle pouvait faire aux hommes mais aussi à la planète.
Samuel Selosse, chef du restaurant La Table d’Asten, à Binic (Côtes-d’Armor), vient de gagner sa première étoile au Michelin. Sa cuisine se base sur des produits exclusivement frais et locaux, avec un engagement écoresponsable fort (achats de produits locaux, cueillette des herbes et fleurs comestibles de proximité, zéro plastique et optimisation de la gestion des déchets). Une véritable philosophie de vie suite à une véritable prise de conscience, il y a quelques années, de l’environnement et de sa fragilité, de l’idée aussi que l’on peut agir à notre échelle, et, pour Samuel à l’échelle de son restaurant. L’ultraconnexion ? Il s’en méfie, même si beaucoup de ses connaissances sont « accro », lui n’a jamais été véritablement attiré par cette vie en accéléré où défilent sans discontinuer images, sons et idées. De toute façon, confie-t il, « je n’ai pas du tout le temps ! »
Robin est Ambassadeur Prévention & Tri des Déchets à la mairie de Saint-Brieuc.
Diplômé de l’UniLaSalle, une école spécialisée dans les transitions énergétique, agronomique, alimentaire et numérique où il a obtenu un Bachelor Coordinateur environnement, Robin tente d’appliquer dans son quotidien les valeurs de décroissance et de développement durable auxquelles il adhère depuis l’adolescence.
Il y a quelques années il a décidé de s’installer dans la « ty village », un village de Tiny House à Saint-Brieuc dont le but est la sobriété énergétique et environnementale.
Aujourd’hui il a sa propre maison éco-construite dans le Grand Saint-Brieuc.
Pour être en phase avec ses valeurs, Robin a décidé de se retirer des réseaux sociaux et n’utilise que sa boite mail pour communiquer. Pour lui l’ultraconnexion détruit les liens sociaux et pousse à la consommation à outrance, ce qui va à l’encontre de ses convictions profondes.
Depuis un an et demi, Hugo, Louise et Bruno, natifs de Paris, ont investi une maison, des bâtiments et 2 ha de terres, à quelques encablures du port de Paimpol. Leur but ? Devenir autosuffisants sur le plan alimentaire et ouvrir le site à des expositions et des concerts.
Hugo, artisan graveur sur pierre, Louise, étudiante aux Beaux arts à Paris et Bruno, artiste paysagiste ont décidé de vivre autre chose et de quitter la capitale. Une vie plus conforme à leurs valeurs d’autonomie, de décroissance et de déconsommation, en harmonie avec la nature. Une vie plus saine et plus sobre mais aussi…. moins connectée. En effet, en laissant la capitale derrière eux, ils ont aussi laissé leurs smartphones, symboles d’une modernité dont il ne veulent plus, une modernité bruyante, stressante, qui passe à côté de l’essentiel.
Il y a un an et demi, Chlotilde et Lisa, respectivement employée dans la restauration et assistante d’éducation, ont quitté leurs emplois pour se lancer dans une toute nouvelle aventure : la création d’un tiers-lieu à Lorient, un espace accueillant pour les minorités et les gens en situation de précarité , un espace multiculturel où des gens qui ne se croisent pas habituellement seront amenés à se rencontrer et à échanger.
Autour d’un restaurant végétarien et d’un bar de produits locaux, de multiples ateliers seront organisés, rassemblant des personnes de tous horizons.
Très peu connectées car elles en connaissent les dangers, notamment sur les liens sociaux , elles reconnaissent qu’être un peu plus présentes sur la toile pourrait être un atout pour le tiers-lieu, le bouche à oreille n’ayant que très partiellement porté ses fruits.
Coline a ouvert son propre restaurant fin août 2021. Elle propose une cuisine végétarienne et végane, bio et locale.
« J’ai travaillé à Paris, à Nantes, en Suisse, explique-t-elle. J’en avais assez de la cuisine classique. À la maison, je cuisine bio, végétarien et je voulais retrouver une cuisine qui me corresponde. » Une cuisine qui correspond également à ses valeurs et sa vision du monde, un monde plus proche des autres, ancré dans des valeurs saines et respectueuses de la nature qui nous entoure : « Je ne travaille qu’avec des produits bios et à très grande majorité locaux ».
Pourtant elle n’a pas renoncé à internet et aux réseaux sociaux mais les utilise avec modération et surtout dans sa vie professionnelle, afin de communiquer le plus possible autour de son restaurant et d’attirer de nouveaux clients qui partagent ses valeurs.
Sur les hauteurs de Saint-Goazec, Lucia Boucher a installé son exploitation de plantes aromatiques et médicinales au début de l’année 2022. Des plantes qu’elle connaît bien car elle a étudié trois ans à l’École lyonnaise de plantes médicinales et des savoirs naturels, après sa licence en biologie, écologie.
Un véritable retour aux sources pour cette parisienne élevée au milieu du béton. Un projet de vie familial également qui regroupe ses parents, son frère et son compagnon et plus en adéquation avec leurs valeurs écologiques et de décroissance mais aussi en lien avec leur passé au Togo, où la famille était déjà propriétaire de terres arables.
Pour Lucia, l’ultraconnexion n’est pas ce mal absolu qu’il conviendrait d’abattre. Au contraire dans « ultraconnexion » il y a aussi « connexion » et c’est cette connexion qu’elle ne veut pas perdre, avec les autres, en particulier ses amis avec qui elle converse plusieurs heures par jour.
Militante depuis son adolescence, l’internet lui permet aussi de rester en contact et au courant de ce qu’il se passe dans le milieu associatif ici mais aussi à Paris.
Hugo est médiateur scientifique et numérique au sein de l’association Les petits débrouillards, un mouvement national qui vise à créer des passerelles pour remettre les sciences au cœur de la société, pour que chacune et chacun puisse être acteur de son avenir, en développant son esprit critique. En effet Hugo est un féru de sciences et de numérique. Après avoir voyagé dans plus de quarante pays, il a décidé de se poser et de s’engager dans la vie citoyenne au travers d’ateliers de vulgarisation scientifique auprès des plus jeunes, au cours desquels il inculque à cette nouvelle génération les risques mais aussi les incroyables opportunités qu’offre internet s’il est utilisé à bon escient.
Pour lui l’ultraconnexion peut se marier avec des valeurs de décroissance et de développement durable, notamment à travers les low-tech et le numérique durable.
Il y a quelques années, Maïwenn a repris la Ferme du Roha, l’entreprise familiale, pour en faire une ferme 100 % bio à laquelle s’ajoute un magazine de vente de produit locaux ainsi qu’une guinguette. Maïwenn est la troisième génération à cultiver ces terres et s’est récemment associée avec Joséphine qui vient de terminer la formation Paysan créatif . Une équipe 100 % féminine qui a aussi en commun d’avoir eu une autre vie professionnelle avant de se reconvertir dans l’agriculture : Maïwenn a travaillé dans l’hôtellerie et Joséphine, originaire de région parisienne, dans le commercial.
Les deux jeunes femmes ont opéré un véritable changement de vie géographique mais aussi dans leur cœur. Maïwenn a retrouvé ses racines et Joséphine a enfin pu quitter le béton parisien pour vivre son histoire d’amour avec la terre.
Chercheuse designeuse textile, Suzanne Hamon travaille des matières naturelles et fabrique ses propres teintures végétales. Elle crée chacune de ses pièces en tenant compte de son impact sociétal et environnemental
Diplômée en recherche design de la prestigieuse École normale supérieure Paris-Saclay, la jeune femme a étudié et travaillé à l’Amsterdam Fashion Institute, elle a collaboré avec les plus grand noms du luxe, mais au sein de ce monde tapageur, souvent futile, elle n’arrivait plus à trouver un sens à ses actes et à sa vie.
« Je m’inscris dans l’héritage des paysans artisans, à l’époque de la proto industrie en Bretagne » précise t-elle. Suzanne pense même à posséder son propre troupeau de moutons.
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